24/06 : LE 13H DE CYRILLE DELPIERRE @ RESTORE

Environnement social, incorporation biologique et inégalités sociales de santé.

La France se caractérise par l’existence d’inégalités sociales de santé (ISS) marquée, les ISS pouvant être définies comme toute relation entre la santé et l’appartenance à une catégorie sociale. Ainsi sur la période 2012-2016, parmi les 5% les plus aisés, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans contre 71,7 ans parmi les 5% les plus modestes, soit 13 ans d’écart. Chez les femmes cet écart est de 8 ans. Les mécanismes expliquant ces inégalités ne sont que partiellement compris. L’étude de la construction de ces inégalités sociales de santé est l’objectif général de notre équipe.

Nos travaux se caractérisent par l’étude des déterminants sociaux de santé dont les mécanismes d’action sur la santé sont communs à de nombreuses pathologies. Nous ne nous concentrons donc pas sur l’étude d’une pathologie spécifique, mais explorons les phénomènes de santé qui jouent un rôle prépondérant dans le gradient social de santé, notamment les maladies chroniques, et en particulier les cancers. Une de nos originalités est de s’intéresser aux mécanismes par lesquels l’environnement social est biologiquement incorporé, au sens littéral du terme (concept d’incorporation biologique), et ainsi impacter le fonctionnement physiologique et à terme la santé.

L’objectif de ces recherches est d’expliquer la construction des ISS non seulement par des expositions physiques, chimiques et des comportements de santé socialement distribués mais aussi en montrant que l’environnement social peut modifier “directement” le fonctionnement biologique.

Cette présentation sera l’occasion de revenir sur ces différents éléments, en commençant par un bref état de l’art sur les ISS en France, leurs déterminants avant de se centrer sur les évidences concernant l’incorporation biologique de l’environnement social et des conséquences potentielles en termes de prévention et de prise en charge. »  

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Cyrille DELPIERRE

chargé de recherche à l’Inserm (U1027, Inserm-Université de Toulouse III).

17/06 : LE 13H MH LACOSTE-FERRÉ, V SAMOUILLAN ET DE C LAURENT @ RESTORE

Structure physique et dynamique des protéines de la matrice extracellulaire.

Les principales macromolécules constitutives de la matrice extracellulaire – collagène, élastine, protéoglycanes et glycoprotéines de structure – essentielles à sa cohésion et à sa résilience ne sont pas de simples éléments de soutien, mais des constituants actifs évoluant en fonction de la physiologie et de la pathologie. Leur fonctionnalité est reliée à leur dynamique interne sur différentes échelles de temps et de longueur, en étroite relation avec l’eau.

De nombreuses techniques statiques ont permis d’évaluer les différents niveaux de structure dans les protéines à l’état déshydraté ou en solution, amenant à des relations structure/fonction biologique. Cependant, les analyses temporelles ou fréquentielles, qui ont montré leur capacité à sonder la dynamique de polymères ou de matériaux composites, méritent d’être adaptées à l’étude des polypeptides et protéines.

A travers des exemples variés (en particulier pour les tissus cardio-vasculaires et cutanés et les muqueuses), nous montrerons comment les techniques diélectriques et mécaniques, couplées à l’analyse thermique et vibrationnelle, permettent d’explorer la structure physique et la dynamique de systèmes biologiques de complexité croissante, à l’échelle nanométrique et mésoscopique. Nous verrons aussi comment les signatures vibrationnelles, thermiques, mécaniques et diélectriques collectées sur des protéines et tissus sains peuvent contribuer à la compréhension du vieillissement, de certaines pathologies et permettent l’optimisation de biomatériaux de substitution.

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MH Lacoste-Ferré, V Samouillan et C Laurent

27/05 : LE 13H TECHNOLOGIQUE DE ZEISS @ RESTORE

La microscopie à Rayons X : quelle place dans la compréhension des mécanismes du vivant ?

Alors que le tissu adipeux médullaire (TAM) représente environ 10% de la masse adipeuse totale, ce dépôt reste très mal caractérisé chez l’Homme. Contrairement aux autres dépôts adipeux, la masse adipeuse médullaire est augmentée avec l’obésité mais aussi en situation de déficit énergétique (anorexie nerveuse ou restriction calorique) suggérant que les adipocytes médullaires (Ad-M) possèdent un métabolisme spécifique.

La microscopie à Rayons X (XRM) est une technique d’imagerie non destructive qui permet d’observer la structure interne et tridimensionnelle d’un échantillon en exploitant ses capacités d’absorption des rayons X. Encore peu répandue dans le domaine des sciences de la vie, nous présenterons l’applicabilité de la XRM aux tissus biologiques (tissus durs et mous) en donnant des perspectives de performances attendues en termes de contraste et de résolution.

En tenant compte de l’expertise dont l’unité dispose déjà pour l’imagerie 3D en fluorescence des modèles de vieillissement, nous montrerons comment l’utilisation de rapporteurs fluorescents peut aussi être exploitée en XRM afin de corréler les informations structurales qu’elle fournit avec les informations fonctionnelles obtenues en microscopie optique.

La mise à disposition de ces technologies ZEISS au sein de RESTORE devrait ouvrir la voie vers de nouveaux développements tels que la mise en place d’un workflow expérimental pour une analyse multi-échelle. L’obtention de données 3D voire 4D au cours du temps serait en effet pertinente pour établir la signature spectrale d’un tissu en lien avec son état global, dans un contexte d’étude de la perte de fonction liée à l’âge.

Ainsi, par leur capacité à libérer du cholestérol, les AM pourraient affecter les cellules à proximité comme les cellules tumorales prostatiques, aspects que nous étudions actuellement au laboratoire. Nos résultats préliminaires montrent que des cellules tumorales prostatiques cocultivées avec des AM accumulent des lipides neutres. Considérant la spécificité métabolique des AM (absence de lipolyse et métabolisme orienté vers le cholestérol), il sera donc important de déterminer la nature de ces lipides libérés et stockés dans les cellules tumorales ainsi que les mécanismes permettant leur libération.

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Perrine BOREL & Nicolas GUENINCHAULT

Account manager & X-ray microscopy specialist

20/05 : LE 13H de CAMILLE ATTANE @ RESTORE

Camille Attané

Les adipocytes médullaires :
Des adipocytes « originaux » impliqués dans la progression tumorale ?

Alors que le tissu adipeux médullaire (TAM) représente environ 10% de la masse adipeuse totale, ce dépôt reste très mal caractérisé chez l’Homme. Contrairement aux autres dépôts adipeux, la masse adipeuse médullaire est augmentée avec l’obésité mais aussi en situation de déficit énergétique (anorexie nerveuse ou restriction calorique) suggérant que les adipocytes médullaires (Ad-M) possèdent un métabolisme spécifique.

Notre équipe a établi une collaboration avec le Service de Chirurgie Orthopédique et Traumatologique du CHU de TOULOUSE afin d’obtenir des AM humain et de les caractériser sur un plan métabolique. Malgré une morphologie semblable aux adipocytes du tissu adipeux sous cutané (Ad-SC), les Ad-M présentent un métabolisme lipidique très différent des Ad-SC. En effet, nous avons montré que les Ad-M sont dépourvus d’activité lipolytique ce qui explique pour la première fois pourquoi ce dépôt adipeux est préservé en situation de déficit énergétique. L’analyse protéomique de ces adipocytes a aussi révélé qu’ils ont un métabolisme orienté vers le cholestérol puisqu’ils expriment fortement des enzymes impliquées dans l’hydrolyse du cholestérol comme LIPA (Lysosomal Acid Lipase) et NCEH1 (Neutral Cholesterol Ester Hydrolase 1).

Ainsi, par leur capacité à libérer du cholestérol, les AM pourraient affecter les cellules à proximité comme les cellules tumorales prostatiques, aspects que nous étudions actuellement au laboratoire. Nos résultats préliminaires montrent que des cellules tumorales prostatiques cocultivées avec des AM accumulent des lipides neutres. Considérant la spécificité métabolique des AM (absence de lipolyse et métabolisme orienté vers le cholestérol), il sera donc important de déterminer la nature de ces lipides libérés et stockés dans les cellules tumorales ainsi que les mécanismes permettant leur libération.

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Camille Attané

Camille ATTANÉ

Chargée de recherche à l’IPBS de Toulouse – Equipe « Microenvironment, Cancer and Adipocytes »